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HABITAT PARTAGÉ, INCLUSIF, PARTICIPATIF

Interview Elodie Veillon : L’habitat partagé apparu dans les années 80, remet en cause nos modes de vie individualistes.
Alliant besoin d’intimité et nécessité du lien social, le projet collectif d’habitat apparaît comme une solution aux multiples avantages. Au-delà des économies, il permet aussi un partage de vie choisi et des valeurs. Ce concept fondé sur la solidarité, le partage et la mixité sociale (personnes en situation de handicap et personnes valides) constitue le socle du projet Simon de Cyrène.

Habitat partagé, inclusif, participatif… Comment sont nés ces nouveaux modes de vie ?

À l’origine de ce concept d’habitat partagé, les porteurs de projets, dont l’Association Simon de Cyrène, avaient des idées et des projets différents. Le principe fondateur de Simon de Cyrène fut « je suis chez moi sans être seul », afin de lutter contre la solitude, l’un des principaux maux dont souffrent les personnes handicapées. Chaque résident (personnes en situation de handicap et personnes valides) disposerait de son propre logement, véritable espace privatif constituant sa résidence principale, où il lui serait possible de vivre en parfaite autonomie, et d’espaces communs partagés. Et surtout, tous les habitants de la maison partagée participeraient à la création du projet de vie sociale et partagé, ils seraient pleinement acteurs de leur projet de vie.

La loi « handicap » qui fut votée en 2005 marque un tournant dans le domaine du handicap, avec la création de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Elle crée une troisième voie qui complète l’hébergement en établissement socio-médical et la vie en famille. Cet apport financier permet dorénavant à la personne handicapée de vivre chez elle en ayant la possibilité de recourir aux différentes aides qui lui sont indispensables.

Un bon début… qui n’apportait pas de remède à l’isolement, à la solitude. C’est de ce constat qu’a émergé de Simon de Cyrène l’idée de créer les groupes de compagnons, de développer une vie fraternelle et ce concept particulièrement novateur d’une mixité, personnes en situation de handicap et personnes valides, dont l’habitat partagé serait la suite logique.

Ces modes de vie se développent, mais que recouvrent ces différents termes ?

Dans les textes, l’habitat partagé, aujourd’hui dénommé habitat inclusif, n’est pas spécifique au handicap : il concerne également les personnes âgées et a trait à une situation de dépendance plus ou moins importante. Mais derrière cette même terminologie, la différence tient à l’intensité de la vie sociale et partagée. Dans les textes, les personnes qui choisissent l’habitat inclusif doivent en être acteurs. Dans les Maisons Simon de Cyrène, les résidents ont des temps forts durant lesquels ils peuvent choisir les activités, le rythme auquel ils les vivront, être à l’origine de propositions et surtout, ils vivent ensemble, ils partagent…

Le 25 février dernier, un plan d’action pour l’habitat inclusif a été présenté en présence de quatre ministres (Cohésion des territoires, Logement, Autonomie et Personnes handicapées) aux membres de l’Observatoire de l’Habitat inclusif (dont Simon de Cyrène). Que va-t-il changer pour les futurs projets ?

En 2018, la loi ELAN crée le « forfait habitat inclusif ». Première étape remarquable, mais ce forfait financé par l’ARS est limitatif quant au financement alloué et à son utilisation, octroyé sur appel à projet et pour une courte durée.

Au cours de l’été 2020, le rapport Piveteau /Wolfrom « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous », commandé par le Premier ministre afin d’identifier les freins à lever pour permettre le développement massif de l’habitat inclusif, est publié.
Une des mesures phares de ce rapport, l’«Aide à la Vie Partagée » (AVP), est reprise dans le projet de loi de la Sécurité Sociale 2021.
Cette « Aide à la Vie Partagée » est une véritable avancée quant au financement de l’habitat partagé car elle est plus généreuse, dans son objet et dans son montant, plus étendue quant à sa durée d’utilisation, et surtout pérenne car attachée aux droits individuels des personnes âgées ou handicapées souhaitant vivre dans un habitat inclusif.

Comment voyez-vous l’avenir pour l’habitat inclusif ?

Son développement est en pleine expansion. Les pouvoirs publics, conscients de l’intérêt de ces projets et des besoins auxquels il répond, ont permis une évolution législative en sa faveur avec une vraie volonté politique de développement massif. Et Simon de Cyrène ne peut que se réjouir de cette impulsion afin que les personnes qui ont la volonté de vivre ailleurs qu’en institution puissent exercer pleinement leur choix.

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