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10 ANS : UN JAILLISSEMENT DE VIE !

L’aventure de Simon de Cyrène est née d’un grave accident, irruption violente de la fragilité dans une vie humaine. Laurent de Cherisey, fondateur de la Fédération, revient sur l’éclosion des communautés Simon de Cyrène et sur les valeurs qui les traversent.

Comment avez-vous été confronté au handicap et comment est venu votre engagement à Simon de Cyrène ?

Mon engagement auprès de Simon de Cyrène est profondément lié à mon histoire familiale, puisque j’ai été confronté au handicap de ma sœur Cécile, gravement accidentée en voiture à 17 ans. Cet événement m’a plongé dans une réalité de vie jusque-là inconnue.

J’ai découvert qu’avec l’implantation des Samu, depuis les années 80, chaque année en France, 40 000 personnes se réveillent du coma avec des handicaps acquis sévères. Quel sens peut avoir nos vies confrontées au grave handicap et à la dépendance ? La société finance une médecine d’urgence qui nous garde en vie mais pour quel projet de vie ?

Une réponse a jailli avec le groupe « Loisirs et Progrès » qui est né autour de Cécile, réunissant quelques personnes handicapées et leurs proches pour partager des temps d’amitié. J’ai été émerveillé de découvrir combien la personne handicapée est capable de nous inviter à oser une relation libre et vraie qui nous fait du bien. Autour d’un repas préparé, d’activités partagées…

« Ensemble, la vie est belle » ! Ce groupe nous poussait à ne pas arrêter notre regard au handicap, à la dimension médicale… mais à écouter la personne, à rentrer en amitié et à découvrir avec elle que l’être humain se construit dans la relation. C’est une invitation exigeante à chercher ensemble le sens de nos vies. Cette expérience nous révèle que la différence et la fragilité, lorsqu’on les accueille, nous enrichissent et font naître un chemin d’espérance qui éclaire la société.

Comment est venue l’idée des maisons partagées ?

À Loisirs et Progrès, nous avons réuni un groupe de parole. C’est là qu’est né le projet des maisons partagées Simon de Cyrène. « Je voudrais retrouver un chez moi, mais pas seul. On ne peut plus fonder notre propre famille mais ensemble on s’entend bien. On peut construire une famille d’amis »C’est en discutant et en réfléchissant ensemble que le projet a mûri et a pu se concrétiser avec l’aide de beaucoup de personnes compétentes qui se sont mobilisées, convaincues de l’importance d’ouvrir une nouvelle voie.

Comment êtes-vous passé des Compagnons aux maisons partagées ?

Nous continuons de relire notre expérience dans des groupes de paroles. Dans l’un d’eux, une personne handicapée habitant dans nos maisons a témoigné :

Cela m’a bouleversé. Combien de personnes en rentrant le soir de leur journée de travail se disent : « Aujourd’hui, j’ai été un vivant ». Un autre disait : « Avant de découvrir Simon de Cyrène, ma solitude me faisait souffrir plus que mon handicap. » Grâce aux groupes de compagnons, on s’aide aussi à prendre patience car il faut 6 à 8 ans pour construire une maison partagée. 2 ans pour fonder le groupe de compagnons et l’association, 2 à 3 ans pour trouver le terrain, obtenir les accords des pouvoirs publics et les financements et 2 ans pour construire la maison…

Qu’est-ce que cela change d’habiter ensemble ?

Vivre ensemble entre personnes valides et handicapées, c’est oser se confronter à la vie car la vraie relation se vit, se nourrit et se construit dans la fidélité du quotidien. Quand on se rend compte qu’on est capable, jour après jour, d’avancer ensemble dans nos joies, nos peines, nos désaccords et nos réconciliations alors on découvre que nos vies ont de la valeur. Cette relation de confiance nous élève
mutuellement.
C’est en vivant ensemble que nous apprenons que ce qui nous réunit est plus grand que ce qui nous sépare. Ce n’est pas une utopie de croire à cette fraternité… c’est une valeur républicaine : il en va de la responsabilité de chacun de la vivre et la défendre.

Pour lire l’édito extrait du Journal de la Fédération (Juin 2019), cliquez ici : 

Si vous souhaitez vous engager chez Simon de Cyrène ?

Il existe 5 communautés de maisons partagées en France
à Vanves (92), Angers (49), Rungis (94), Dijon (21) et Nantes (44) :

Voir aussi

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