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LE GEM FAÇONNE DES APPRENTIS COMÉDIENS

« Au GEM, chaque activité est un prétexte à la relation. Sans elle, il n’y a pas d’entraide. Or l’entraide est notre finalité. »

Tout au long du mois de décembre 2017, le magazine La Vie consacre des reportages à Simon de Cyrène. Une manière de mieux comprendre ce qu’il s’y vit !

Le pari est osé. Partir de Platon pour faire jouer à un groupe de personnes valides et handicapées une pièce de théâtre écrite à partir du mythe de la caverne. Une allégorie philosophique qui illustre la quête de la connaissance et de l’autonomie. En ce vendredi de décembre, dans la salle d’activités de l’association GEM la Vie (Groupe d’Entraide Mutuelle), à Angers, des apprentis comédiens travaillent sous la baguette amicale de Didier Busseau, le metteur en scène. Il lit un extrait du texte de Platon :

« Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux (…) ; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur (…) au-dessus de laquelle ils font voir leurs merveilles. »

Le groupe a façonné le texte. Il est question de la destruction d’une salle de théâtre qui doit être remplacée par un parking. Faut-il renoncer à jouer ? Le climat s’installe, la magie opère. Chacun endosse un rôle, qui en fauteuil roulant, qui claudiquant. Répétées, les répliques deviennent convaincantes. « Avec toi, plus de handicapé ou de valide. Il n’y a que des acteurs qui jouent », assène l’un d’eux (…)

« Ici, on doit faire tomber le masque, on ne peut pas paraître, on peut seulement être. » Alexandre Collignon.

En réalité, au GEM, chaque activité est un prétexte à la relation. Sans elle, il n’y a pas d’entraide. Or l’entraide est notre finalité. » Alexandre est très impliqué dans l’activité théâtre, garde la main dans l’écriture de la pièce avec Didier Busseau. Il sait combien ce qui se joue sur scène favorise l’intégration au groupe et l’interaction.

Fort de diverses formations, dont celle d’éducateur sportif handisport, Didier Busseau, 53 ans, se définit comme « un intervenant théâtre spécialisé dans le handicap». « Je ne suis pas art-thérapeute, précise-t-il, je ne soigne pas les gens. » Je travaille sur le regard, la cohésion du groupe, le choeur. Mais aussi sur le corps, parce qu’être mieux dans son corps, c’est être mieux dans sa tête, cela fonctionne pour tous. Il s’agit d’être plus à l’aise. Ces personnes sont fragilisées par le handicap et par leur place en marge de la société. Elles vivent souvent recluses, ne sont pas en couple. Le théâtre les aide à retrouver confiance. »

 

Valoriser les talents de chacun

Sur scène, Pascale Cheptou (voir son portrait en cliquant ICI) parle d’une voix assurée. Sur le canevas de l’intrigue, chacun brode avec ses mots, son élocution, son vocabulaire. Pascale a imaginé un « dîner dans une pizzeria avec le p’tit nouveau ». Le metteur en scène trouve que ce n’est pas assez romantique. Elle recommence, en évoquant cette fois, d’une voix tonique, « un resto très huppé, une soirée finie pompette, (…)». Autour d’elle, Pierre-Yves et Camille, en fauteuil, Didier et Josselin, debout mais perdant parfois l’équilibre, Aldwin et Anne, « le service civique » et l’auxiliaire de vie, s’esclaffent.

(…) « L’atelier théâtre, c’est un lieu de mise en valeur des talents de chacun. Parler devant les autres, c’est oser un saut dans l’inconnu et dépasser le regard des autres », estime Gabriel Frisch, responsable de Simon de Cyrène Anjou.

En mai 2018, la pièce sera présentée au théâtre Jean-Vilar, à Angers, devant 250 spectateurs.

 

> Retrouvez l’article dans son intégralité sur le site de La Vie

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